Nom latin | Acorus calamus |
Nom français | Acore odorant, acore roseau, acorus, belle angélique |
Nom anglais : | Calamus Root, Sweet Flag |
Famille : | Aracées |
Pays d'origine : | Canada |
Histoire et origine
L'acorus calamus est une plante commune des marécages du Québec et du golfe du Saint-Laurent. C’est une plante aquatique d’environ un mètre de hauteur dotée de feuilles linéaires dressées. Au Moyen-Âge, on se servait de l’acore comme litière odorante sur le plancher des cathédrales, et l’on continue à s’en servir en parfumerie ainsi que pour aromatiser la bière et les vins. Aux Indes, le sucre d’acore est d’un usage universel pour combattre les coliques des enfants.
Chez les autochtones, cette plante occupe une place importante dans la médecine populaire. On s’en sert pour faire passer la fièvre, les névralgies et les troubles digestifs. Communément appelée « belle angélique » par les Québécois et « Sweet Flag » au Canada anglais, l'acore fait partie de la tradition amérindienne. Elle a été utilisée pour éloigner les punaises dans la conservation des fourrures. Plante indigène aujourd’hui peu connue, elle a été très utilisée à des fins souvent similaires par les différentes tribus d'Amérique du Nord :
• En infusion : contre les maux de tête, les maux de ventre, les crampes intestinales, la grippe, les parasites intestinaux, les gaz intestinaux, la constipation, la diarrhée, la fièvre, la bronchite, l'hypertension et le diabète, pour faciliter l'accouchement, diminuer les symptômes de la ménopause et régulariser le cycle menstruel.
• La racine broyée : mélangée avec le tabac, pour soulager les maux de tête. Elle était aussi utilisée en cataplasme pour soigner les maux de dents, les crampes abdominales et les maux de gorge. On la fume dans les « Sweat Lodge » (tentes de sudation) et on l’utilise pour traiter l'arthrite tuberculeuse et les maux d'oreilles.
• En décoction : pour contrer les irritations dues au contact avec l'ortie et autres plantes irritantes et pour soigner le choléra.
• En pommade : appliquée sur le visage des guerriers afin de prévenir l'excitation et la peur au cours des combats.
• La racine séchée : les chamans l'utilisaient, entre autres, pour protéger les enfants des esprits de la nuit et des fantômes et conseillaient aux pêcheurs d'en attacher à leurs filets afin d'attirer le poisson.
Une autre variété d'acore ayant un tout autre chémotype (qui contient un fort pourcentage d'asarone) existe en Chine, où ils utilisaient aussi la feuille et le rhizome en fumigation combinée à l'armoise pour éloigner les insectes. L'acore changpu est cité dans la première pharmacopée chinoise Shennong bencao jing (aux environs du début de notre ère) : (elle) traite les troubles liés au « vent froid humide », la toux, et s'oppose au Qi ascendant. Il ouvre la porte du cœur. Nourrit les cinq organes, libère les neuf orifices, éclaircit les yeux et les oreilles, [aide] les articulations de la voix. Pris longtemps, allège le corps, améliore la mémoire, prévient la confusion et prolonge la vie. Autre nom : « changyang ».
À ne surtout pas confondre avec la variété nord-américaine.